Festival Séries Mania : un rendez-vous incontournable

Vous aimez le grand écran ? Vous êtes un accro des séries TV en tout genre depuis votre plus tendre enfance, si bien que vos parents ne savaient plus quoi faire de vous ? Ne culpabilisez plus, vous n’êtes pas seul ! Et le Festival Séries Mania est là pour le prouver : Une cinquantaine de séries à découvrir ou redécouvrir, des débats passionnés autour des séries que vous avez aimé… et parler de votre addiction en toute liberté (Et oui ! une réunion des sériephiles anonymes est au programme samedi 23 à 16h)

En bonus : l’interview de Frédéric Lavigne, directeur artistique du Festival

Séances & débats à ne pas manquer

Il y en a pour tous les goûts et en plus c’est gratuit ! Il vous reste jusqu’à dimanche 24 pour faire le plein de séries. Je vous conseille d’aller voir en priorité les séances suivies de débats qui sont forcément les meilleures. J’ai eu l’occasion d’assister à plusieurs de ces projections et je dois dire que c’est à chaque fois un moment exceptionnel. On découvre ce que l’auteur à vraiment voulu nous transmettre et la passion qui se dégage derrière ses créations.

Je garde notamment un très bon souvenir de l’avant première mondiale de Cleverman, une série fantastique sur fond politique ou inversement, les deux genres s’entremêlent de toute façon à la perfection. L’auteur a voulu représenter le rejet de la population aborigène et de sa culture mais dans un univers intemporel et fantastique. Les séances sont passées mais je vous conseille de garder un œil sur l’actualité de cette série.

Il y a évidemment des sujets plus légers avec des séries comme Baskets (photo principale) ou Crazy ex-girlfriend, que l’on découvrira lors du marathon comédies qui sera en deux parties, à 14h et 17h.

Je trouve la programmation très cohérente et totalement dans l’ère du temps avec un subtil équilibre entre divertissement et réflexion. Le Festival Séries Mania en est à sa 7 ème édition et a de beaux jours devant lui. C’est un Festival grandissant qui a toutes les qualités pour devenir un événement incontournable…

Le Festival n’est pas encore terminé alors je vous conseillede foncer pour découvrir toute la programmation des jours qui viennent et réserver une séance en cliquant ici : Calendrier Séries Mania. Des places sont réinjectées tous les jours alors n’hésitez pas à revenir vérifier régulièrement.

Interview : Frédéric Lavigne

J’ai eu la chance de m’entretenir avec Frédéric Lavigne, directeur artistique du Festival, pour en savoir un peu plus sur Séries Mania mais aussi pour vous, alors si vous aussi vous êtes aussi curieux que moi, lisez ce qui suit :

Je travaille pour le Forum des images depuis des années et ce Festival est dans la continuité de mon travail. C’est un projet que nous avons créé, Laurence Herszberg et moi-même il y a 7 ans. 

Frédéric Lavigne
  • La première année, les moyens financiers pour monter un festival de ce genre ont du être compliqué à rassembler? Quels ont été les investisseurs?

F.L : Oui tout a fait, au départ il y avait peu de moyens, c’était principalement des moyens en interne. Nous avons monté ce Festival dans nos locaux où une grande partie des équipes du Forum des images travaillait dessus. Dès la première année, nous avons réussi à trouver de l’argent institutionnel et privé auprès de partenaires qui le sont encore aujourd’hui. On peut citer les chaînes de télévision comme OCS et Arte – France Télévision et Canal+ n’étaient pas là dès le début mais sont devenus réguliers – mais aussi le CNC, la région île de France, la SACD, la Procirep, qui sont des partenaires institutionnels très importants pour le Festival.

  • Le Festival est entièrement gratuit pour les spectateurs, était-ce une volonté de votre part?

F.L : Alors pour être honnête ce n’était pas notre décision au départ, parce que lorsque l’on fait un Festival, on a besoin de rentrer dans nos fonds et la billetterie fait partie d’un des modes de financement les plus importants. On en a donc été privé car il est interdit de faire payer la projection d’une série TV en salle de cinéma puisque les droits sont limités à la diffusion TV, DVD et VOD. Donc dans les accords avec les guildes de scénaristes en particulier aux USA, il est prévu que toute projection en salle soit gratuite. C’est donc quelque chose qui nous a été imposé mais que l’on a tourné en avantage par la suite en se disant qu’on allait pouvoir faire de ce Festival entièrement gratuit, un événement accessible à tous et gagner en popularité, ce qui s’est confirmé par la suite.

  • C’est devenu un rendez-vous assez unique, qui propose une grande diversité de séries. Comment sont-elles sélectionnées?

F.L : Alors tout se fait 8 mois en amont. C’est le même processus que pour les Festivals de cinéma: on fait un repérage dans le monde entier de toutes les séries en préparation qui pourraient être disponibles à temps pour le Festival. Ce qui veut dire beaucoup de déplacements dans des marchés mais aussi directement sur les lieux, notamment à Londres, où l’on fait le tour des producteurs et des chaînes de télévision. Ensuite on liste tous nos projets, on en discute beaucoup, on demande à visionner les séries et une fois la décision prise on contacte les producteurs pour leur proposer de présenter leur série dans notre Festival.

  • D’ailleurs beaucoup de créateurs font la démarche de se déplacer pendant le Festival pour présenter et débattre de leur série, est-ce difficile de les approcher en amont?

F.L : C’est extrêmement difficile quand il s’agit de personnes connues, ça l’est un peu moins quand ce sont des personnes un peu émergentes dans la profession. Donc c’est très varié. Évidemment si on prend le cas de nos invités américains, oui c’est vraiment difficile, on ne peut pas dire le contraire. Ce sont des gens qui ont très peu de disponibilités, qui sont entourés par beaucoup de personnes faisant barrière, dont c’est le métier de les protéger et on doit trouver un moyen de les approcher et passer ces barrières pour être identifié. Avec les années, on a fini par avoir des contacts fiables qui nous connaissent et qui savent rassurer les personnalités que l’on veut inviter, mais cela passe toujours par des intermédiaires ce qui veut dire que c’est très très long. Par ailleurs, nous avons un certain budget qui nous permet d’inviter les scénaristes, les auteurs etc… Cette année, on a priorisé les gens représentants les séries en avant premières mondiales et les séries en compétition en gardant un peu de budget pour les autres, mais forcément on a pas pu inviter tout le monde. Cependant, certaines personnes viennent avec leurs propres moyens parce qu’ils ont envie de soutenir leur projet. Aujourd’hui, après 7 ans de Festival, cela devient un peu plus facile de convaincre les gens de venir.

  • Quelles sont les séries qui se démarquent cette année?

F.L : C’est assez compliqué pour moi de répondre à cette question parce que ça veut dire parler de mes goûts personnels et en tant que programmateur je n’ai pas vraiment envie de les exprimer. Lorsque l’on organise une manifestation comme celle-ci, on ne programme pas seulement des séries que l’on aime mais aussi des séries que l’on pense assez utiles pour être représentées avec des critères de qualités, qui sont forcément subjectifs, que l’on obtient à partir des grandes tendances que l’on voit apparaître tous les ans à travers 50 séries sélectionnées parmi les 300 visionnées. Cette année on peut dire qu’il y a deux pays qui se démarquent de manière assez spectaculaire, avec une créativité émergente, il s’agit de la Belgique et l’Argentine qui prennent le relais de l’Europe du Nord ces dernières années et de l’Australie et l’Israël un peu avant. On remarque aussi plusieurs adaptations littéraires comme The Night Manager ou War and Peace pour l’Angleterre, qui sont deux séries d’une efficacité redoutable et qui devraient très très bien marcher. Après ce qui est important aussi c’est la réaction du public, lors des projections, qui peut nous aiguiller sur le futur d’une série – Pour citer un exemple, la série Polaire, projetée en avant première mondiale, a reçu un très bon accueil du public – mais il est un peu tôt pour tirer un bilan sur les prochaines séries à succès, puisqu’il reste encore plusieurs jours de Festival.

  • Quelles sont les évolutions possibles pour les prochaines éditions?

F.L : Ce serait d’installer, sur la durée, cette compétition et ce jury comme quelque chose d’important, ce qui nous donnerait la possibilité d’avoir encore plus de séries en avant premières mondiales, un peu exclusives, pour lesquelles le festival serait une rampe de lancement. Le but est de faire découvrir pour la première fois aux journalistes, aux professionnels et au public, une série bien avant sa sortie. Donc l’idée est de poursuivre dans cette voie là. Ensuite bien évidemment, développer le public car il n’y a pas de grand Festival sans un public important. L’objectif est de multiplier les rediffusions et les lieux de diffusions aussi dans Paris.

  • Comptez-vous contacter d’autres salles de cinéma pour l’année prochaine?

F.L : Pour l’instant nous sommes très heureux de notre première expérience avec UGC, il y a de très belles salles et les rediffusions sont très appréciées par le public. Pour l’année prochaine on verra, soit on consolide avec ce cinéma soit on en ajoute d’autres mais c’est encore trop tôt pour le dire. Ce qui est sûr c’est qu’on va continuer à multiplier le nombre d’écrans.

Merci encore à Frédéric Lavigne mais aussi à Juliette Guillemet pour leur disponibilité.

Bon moi je vous laisse, mon marathon continue !
Ciao

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